28/06/2019

La P'tite Histoire... de Poste-Weiss

Avec son camaïeu de rouges et ses formes découpées, Poste Weiss est devenu le nouvel îlot emblématique de Châteaucreux face à la gare TGV.

Le bâtiment central, abritant la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, très photogénique, est devenu la coqueluche des réseaux sociaux. Mais au-delà des apparences, la composition et les couleurs atypiques de ce projet ont une histoire profondément ancrée dans l’identité et le paysage du quartier.

 

Insertion urbaine

Tout d’abord, l’îlot est très grand (près de 10 000 m² d’emprise au sol) et situé idéalement juste en face de la gare TGV de Châteaucreux. Un emplacement prime, donc, mais aussi un enjeu d’insertion urbaine majeur avec une visibilité très forte.

C’est bien sûr la maîtrise d’œuvre urbaine du projet Châteaucreux, l’atelier Ruelle, qui est chargée d’élaborer le Cahier des Orientations Urbaines, Architecturales, Paysagères et Environnementales (barbarement appelé COUAPE) du projet, comme pour chaque projet en ZAC. L’Atelier Ruelle est très sensible au point de vue du piéton. Tout le projet urbain est construit autour de la préservation des vues lointaines et du confort d’usage du piéton. Cela est traité tant à l’échelle du grand paysage (préservation des vues lointaines) qu’au niveau du détail (qualité des pieds d’immeuble, des jonctions avec l’espace public, ouverture des rez-de-chaussée, etc.).

Le COUAPE fixe donc des cônes de préservation des vues lointaines, qui vont également permettre d’aménager des circulations piétonnes au cœur de l’îlot pour plus de porosités urbaines. Au global, le cahier d’orientations est donc très contraint ; mais ce qui pouvait devenir un casse-tête pour certains architectes est interprété avec finesse par les architectes retenus pour Vinci Immobilier et Groupe Cardinal : ECDM (Emmanuel Combarel – Dominique Marrec).

Cela donne cette volumétrie très singulière, mais qui répond finement aux enjeux d’insertion urbaine et en particulier de vues sur le grand paysage, en particulier la vue sur le clocher du Soleil derrière la gare.

Qualité architecturale et colorimétrie

Étonnant également, le choix des couleurs de ce projet. Etonnant ? Pas tant que cela pourtant. Le choix d’un camaïeu de rouges est directement issu d’une étude chromatique d’ECDM d’après la façade de la gare de Châteaucreux, situé juste en face. Une approche certes littérale mais qui permet d’obtenir une cohérence globale assez réussie sur l’ensemble des couleurs de façade… et une vraie intégration dans le site avec un parti pris fort, les sols étant également traités en rouge. Pas de rouge vif pourtant sur la façade de la gare… Et en effet, le bâtiment central, en bardage métallique, devait être traité dans une teinte RAL 3004, un bordeaux proche des montants métalliques de la façade gare.

Mais le choix définitif s’est fait sur la base de prototypes, qui sont une vraie aide à la décision, notamment pour le choix des couleurs. C’est donc au regard des deux coloris proposés en prototype que le rouge vif a finalement été retenu… petite audace qui apporte davantage de force au projet !

Et un peu de bois…

Autre détail intéressant de ce projet : la structure du bâtiment central est constituée d’une ossature de façade en bois sur poteaux-dalles béton (système Arbonis).

Et après…

Pour finaliser la composition de l’îlot, une deuxième phase de construction est prévue, le long de l’avenue Denfert Rochereau. Ici, un immeuble d’une quinzaine de niveaux est envisagé pour compléter la composition urbaine.

Récapitulatif

Aménageur : EPA de Saint-Étienne

Maître d’œuvre urbain : Atelier Ruelle

Maitre d’ouvrage : Vinci et Groupe Cardinal

Architectes : ECDM (Emmanuel Combarel, Dominique Marrec)

Phase 1 : Programme mixte de 25 700 m² : 14 500 m² de bureaux (dont 10 000 pour la CPAM), 4700 m² de logements, 1 200 m² de commerces et 5 300 m² d’hôtels.